Le Botswana jouit d'un climat apaisé et d'une relative prospérité, mais sa santé est assombrie par un taux de sida sans comparaison. C'est le pays le plus touché avec un adulte sur trois atteint. Mais le Botswana est également l'un de ceux qui luttent activement contre le virus.
Economiquement, le pays est encore fragile. Depuis son indépendance, il est devenu le deuxième plus grand fournisseur de diamants au monde, après l'Australie. L'industrie est aujourd'hui dirigée par le groupe De Beers, en partenariat avec le gouvernement. La production des mines représente un tiers de l'économie, trois quarts des exportations et environ la moitié des revenus du gouvernement. Problème : la production de diamant - qui a jusqu'à maintenant permis l'expansion de l'économie de l'économie et le développement social - a désormais atteint un plateau. Les économistes une difficulté croissante pour maintenir un niveau de vie équivalent si le pays ne s'appuie que sur ce secteur. La Banque Centrale note, par ailleurs, de faibles performances dans les autres secteurs, primaires et secondaires. Ainsi, les autorités souhaitent développer l'industrie du cuir et du nickel, notamment. Le tourisme est également sous-exploité, et les professionnels du secteur s'emploient à doubler sa contribution à l'économie. Quant au transport aérien, il est à l'essai, notamment avec Air Botswana, candidat à la privatisation. Le gouvernement n'a encouragé ni les PME, ni le secteur rural. L'agriculture, autrefois secteur florissant, comptabilise aujourd'hui 2% seulement de participation à la richesse nationale. Le Botswana souhaite d'ailleurs se libérer de sa dépendance envers le diamant en investissant l'agriculture.
Si l'économie a offert à ses habitants un niveau que d'autres pays lui envient, les transformations ne sont pas achevées. La nouvelle génération n'est pas plus riche que la précedente et l'économie ne génère guère d'emplois nouveaux. Hors des villes et des mines, le chômage règne. Bien que la banque centrale et le gouvernement soient jugés fiables par la communauté internationale, l'activité stagne. Le taux de chômage touche près d'un actif sur quatre et 30% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté.

Le vice-président, Ian Khama, devrait remplacer Festus Mogae en 2008, sans même mener campagne ou affronter le peuple. Ce simulacre de démocratie est le schéma traditionnel politique national. Sur un continent qui ne compte plus ses despotes inamovibles et ses transitions sanglantes, les arrangements du Botswana font pâle figure. Pourtant, les partis de l'opposition et la société civile réclament l'abolition de la succession automatique et l'instauration d'une élection directe du Président. Les opposants à Ian Khama s'inquiètent de ses penchants autoritaires.