Le Burkina n'est pas un pays chanceux : peu de ressources naturelles, une importante croissance démographique, un territoire enclavé et un faible accès de la population à l'éducation et à la santé. C'est l'un des pays les moins avancés du monde, avec plus de 46% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
Pour les observateurs, l'industrie du coton au Burkina, premier producteur africain, est un rempart contre cette pauvreté. Cependant, depuis 2001, le coton est en crise. Les cours très volatiles fragilisent les recettes d'exportation du pays. Pour stabiliser cette industrie, le gouvernement a entrepris la libéralisation de la filière en 2004. Grâce à une politique rigoureuse, elle a connu une expansion spectaculaire. La production est passée de 147.000 tonnes en 1995 à 751.000 en 2005-2006. Toutefois, même si la campagne de 200562006 a fait un bond, le déficit accumulé lors des précedentes campagnes menace toujours le pays. Selon le souhait de l'Association des producteurs de coton africains (Apoca), une université du coton doit prochainement être créée au Burkina, en 2007. Le secteur agricole exporte également d'autres produits comme les fruits et légumes, et les oléagineux (karité, sésame, dont le Burkina est le quatrième pays producteur en Afrique). Le secteur de l'élévage se situe au deuxième rang des exportations. Quant au secteur minier, il est actuellement en plein essor grâce à l'exploitation de nouvelles mines d'or dans le pays.
S'il repose sur une économie encore fragile, le pays jouit en revanche d'une grande stabilité politique et de l'appui des bailleurs de fonds internationaux. Grâce à leur aide, les autorités ont entrepris de grandes réformes économiques et sociales : la modernisation de l'Etat, des finances publiques, du système bancaire et une amélioration de l'accès à la santé et à l'éducation. Le gouvernement prévoit également de privatiser les entreprises publiques. Enfin, afin de transformer son enclavement en atout, le Burkina tente de s'imposer comme étant un carrefour incontournable des transactions de la région.

En matière d'OGM en Afrique de l'Ouest, le pays fait figure de pionnier, mais les essais sur le territoire se sont faits à l'insu de l'opinion publique. La polémique enfle, car on ne connaît pas ses connaissances sur le plan sanitaire et écologique. Il n'empêche, le coton est ici utilisé dans l'alimentation animale : les tourteaux de coton nourrissent les vaches. La plupart des producteurs sont de petits paysans qui ne possèdent pas le niveau de technicité requis pour adopter pareille technologie. Les militants anti-OGM insistent aussi sur le fait que ces cultures ne peuvent être rentables que sur de grandes superficies, ce que la plupart des paysans ne sont pas en mesure de réaliser. Si les expériences sont concluantes, le coton OGM devrait être disponible d'ici deux ou trois ans.