Depuis trois ans, l'économie renoue avec la croissance. Cette bonne situation macro-économique découle des réformes entreprises par le nouveau gouvernement qui a fait de la modernisation sa priorité : orientation vers l'économie du marché, privatisations, réduction du poids de la bureaucratie... Les indicateurs affichent tous une nette amélioration : croissance, baisse de l'inflation, hausse des investissements directs étrangers... Bonne nouvelle, les investissements se dirigent massivement vers les secteurs d'activité autres que les hydrocarbures. Les réserves en devises atteignaient 26 milliards de dollars fin 2006. Le pays dépend encore fortement de ses revenus extérieurs : tourisme (6,4 milliards de $), transferts des émigrés (5,2 milliards de $), exportation d'hydrocarbures (4,2 milliards de $), revenus du Canal de Suez (3,5 milliards de $), aide des Etats-Unis (1,9 milliard de $). Le pays doit encore relever certains défis, la lutte contre le chômage et la pauvreté étant au premier rang : le taux de chômage officiel stagne et près de 40% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. L'autre principale menace provient de l'incapacité du pays à tourner la page Moubarak démocratiquement. La succession à la tête de l'Etat s'annonce comme source probable d'instabilité.

Par un référendum joué d'avance, les autorités égyptiennes ont fait approuver un arsenal sécuritaire en mars 2007. Une trentaine d'articles de la constitution ont ainsi été modifiés permettant notamment d'amorcer la succession à la tête de l'Etat, au moment où Gamal, le fils du Président, commence à devenir incontournable. Ce "Coup d'Etat constitutionnel" selon les termes employés par l'opposition islamiste, a aussi pour objectif d'interdire tout parti mêlant politique et religion et de modifier le scrutin en favorisant les listes de partis. Face à la montée en puissance des Frères musulmans, le régime de Moubarak a renforcé les mesures de répression. Depuis les élections de 2005, les Frères Musulmans sont devenus la principale force d'opposition avec 88 députés élus. Il n'empêche, le gouvernement refuse toujours la légalisation du mouvement.

PNB 2006:51è/230
PNB/hab.2005:164è/230
Parité du pouvoir d'achat: 4680 dollars
(374% du PNB/hab.)