L'arrivée de Ricardo Mangué Obama à la tête du gouvernement semble donner un espoir à la Guinée Equatoriale, ainsi qu'aux partenaires extérieurs. Connu pour son intégrité et ses capacités de gestion, le nouveau Premier Ministre a déclaré la guerre à la corruption. Dès sa nomination, un trafic d'attribution illégale de lignes téléphoniques a été démantelé et de Hauts fonctionnaires de l'Etat ont été arrêtés pour corruption. L'homme a décidé de remettre le pays flots. Les lois sur la transparence et la bonne gouvernance se multiplient. Autre cheval de bataille du Premier Ministre : la question des droits de l'homme.
   Sur le plan du commerce extérieur, les Etats-Unis et la Chine sont sur les rangs pour profiter du pétrole, au grand dam de l'espagne, ancien partenaire privilégié du pays. Le Président Mbasogo a également ouvert la filière d'hydrocarbures au Russe Gazprom, afin de se libérer du joug américain. L'ère pétrolière provoque un état de perpétuelle surchauffe pour l'économie du pays qui est assimilé désormais à un "Emirat pétrolier".
   Avec des recettes en progrès, une dette quasi nulle et des réserves abondantes, le pays fait des envieux. Pourtant, l'économie nationale reste fragile car elle repose uniquement sur le pétrole et l'agriculture. Plus de 60% de la population vit encore en milieu rural, mais la jeunesse préfère travailler sur les plateformes de forage que dans les champs. Le riz, le blé et le cacao sont les premiers produits exploités. La pêche, malgré les 300.000 km2 de côtes, est laissée de côté. Quant aux ressources minières, les recherches sont au point mort faute d'investissements. L'environnement des affaires doit être plus sécurisé et, malgré les efforts de Mangué Obama, la corruption reste forte.
   Les réserves d'hydrocarbures ne sont pas inépuisables, et le pays doit envisager une réconversion, a priori gazière. La forte croissance attire les banques, qui surveillent de très près le boom pétrolier. Le gouvernement lance un programme de modernisation des infrastructures. Les routes et les équipements sociaux sont prioritaires. Tout est à faire, puisque même les structures sanitaires de base sont inexistantes. La réalisation de ce projet est confiée à des entreprises nationales et étrangères, le gouvernement faisant jouer la loi du marché.

Le pays est confronté à une grave pénurie d'eau. Deux raisons à ce drame : le réseau de distribution date de 1960 et la sécheresse sévit sur l'Ile de Bioko, où se trouve la capitale Malabo. Les investisseurs asiatiques ont gagné le marché de modernisation du circuit d'eau et d'électricité. Véritable enjeu de santé publique, l'eau potable est le centre des attentions du PNUD, qui avait déjà débloqué 700 millions de francs CFA.