Le Kenya se porte bien, selon le FMI, avec un PIB qui devrait augmenter en 2007, à l'instar de quatre années précedentes. La croissance s'établit en moyenne autour de 5% par an. Les taux d'intérêt ont baissé et l'inflation a ralenti à la mi-2007, notamment grâce à une politique fiscale prudente. Les recettes fiscales ont quasiment doublé. Enfin, la diaspora kenyane envoie beaucoup d'argent.
    Le secteur bancaire est l'un des plus perormants de la région. Malgré une clientèle restreinte - seuls 10% des kenyans possèdent un compte bancaire - et un secteur détenu par quelques grandes banques. Modernes en termes de produits et services offerts, financièrement solides, les banques sont toutefois sous-développées par rapport aux standards internationaux. Mais, les réformes menées pour favoriser la concurrence et assainir les portefeuilles démontrent une volonté de s'ouvrir. Du côté des marchés financiers, le Nairobi Stock Exchange (NSE) a bondi de 787% en valeur, de 2002 à 2007, ce qui en fait l'un des marchés les plus performants du monde. Un attrait pour la finance et le commerce que le Kenya fait valoir dans sa participation au Comesa (Marché commun pour l'Afrique orientale et australe), qui s'est réuni en mai 2007. L'organisation devrait passer de zone libre-échange à union douanière, si elle parvient à résoudre les conflits régionaux. L'intégration régionale est le cheval de bataille de Nairobi, comme le prouve l'élargissement du réseau ouest-africain de Kenya Airways. Deux nouvelles lignes desserviront Abuja, au Nigéria, et Malabo, en Guinée Equatoriale.
   Malgré son dynamisme économique, le Kenya est miné par la pauvreté. La capitale est entourée de bidonvilles dont Kibera, le plus grand bidonville d'Afrique. Nairobi a d'ailleurs accueilli le Forum social mondial en janvier 2007. Symbole fort : c'était la première fois que le FSM s'ouvrait en Afrique.

Une des causes de l'alcoolisme grandissant : le trafic impuni de la "shanga'a", un alcool-poison bon marché qui tue chaque année plusieurs dizaines de personnes. En novembre 2006, deux gangs se sont affrontés à Nairobi pour le contrôle de ce trafic, faisant plusieurs morts et déclenchant le couvre-feu. Malgré son illégalité, le commerce de la shanga'a bénéficie d'une large tolérance des autorités et de la police, qui en tirent profit.