Les projets d'investissement minier et la réalisation d'infrastructures ont boosté la croissance, qui s'est révelée meilleure que prévue en 2006. Les bonnes performances des télécoms, des banques et du secgteur des assurances ont aussi joué. L'exploration pétrolière, notamment dans le Canal du Mozambique, devrait démarrer et l'inflation continue de baisser. Si Madagascar lance des signaux positifs, son économie est encore instable.
    Madagascar fait partie de la Commission de l'Océan Indien (COI), qui regroupe les Comores, Madagascar, Maurice, la Réunion et les Seychelles. La COI permet à ces pays de développer des problématiques communes liées à leur insularité : éloignement des marchés internationaux, tissu économique local étroit... L'intégrité régionale est le moyen de se développer économiquement. Madagascar réalise 15% de ses échanges commerciaux avec la zone.
   Le pays a modernisé son appareil de production pour exporter des produits agricoles et halieutiques vers ses partenaires. L'économie s'appuie en grande partie sur les aides internationales. En juin 2007, la Banque mondiale a débloqué plus de 68 millions de dollars pour financer cinq projets de développement, dans les secteurs de la santé, des mines, des transports, de la gouvernance et des télécommunications. Autre financement extérieur, celui de la Banque africaine de développement qui a accordé un prêt de 150 millions de dollars au pays pour financer un projet d'exploitation de nickel.
   Mais l'Ile reste l'un des pays les plus pauvres de la planète. 66% des Malgaches vivent avec moins de un dollar par jour. Plus de la moitié de l'économie de l'Ile serait informelle et donc hors de contrôle. La corruption règne et le gouvernement ne parvient pas à maîtriser la dépense publique.

Le Président sortant, Marc Ravalomanana, a été réelu dès le premier tour, en décembre 2006. Pourtant, ses détracteurs lui reprochent d'avoir fait prospérer ses propres firmes plus que ses concitoyens, pendant les cinq années de son premier mandat. Son investiture n'a pas été de tout repos. Avant même sa réelection, une tentative de coup d'Etat -perpétrée en novembre 2006 par un général à la retraite - a failli le renverser. Une majorité des candidats à la présidentielle ont d'ailleurs paru légitimer cet acte. Depuis janvier, la contestation gronde et l'opposition accuse le Président d'avoir faussé les chiffres de l'élection. La communauté catholique a même laissé entendre, pendant un temps, qu'elle renverserait le gouvernement, avant de se rétracter en juin 2007.