L'économie libyenne repose essentiellement sur les hydrocarbures. Avec des réserves prouvées de près de 39 milliards de barils de pétrole, le pays s'inscrit au sommet de la pyramide des pays producteurs du continent africain. Il possède également des réserves de gaz estimées à 53 TCF (trillion cubic feet), mais pour le moment encore sous-exploitées. Les ressources pétrolières nationales assurent 97% des revenus d'exportation, 75% des revenus de l'Etat et 54% du PIB. Ces recettes lui permettent d'afficher un revenu par tête d'habitant très supérieur à la moyenne de la région.
    Le pays se caractérise par un secteur public très présent et une intervention de l'Etat quasi systématique. Les autorités ont toutefois amorcé un processus d'ouverture à l'économie de marché en 2002, après dix années de mise au ban de la communauté internationale suite à l'implication libyenne dans les attentats de Lockerbie en 1988. Les sanctions internationales ont été levées en 2003 et 2004, le pays ayant reconnu sa responsabilité civile dans l'attentat. Depuis, les relations diplomatiques avec les Etats-Unis ont été entièrement rétablies. Signe du retour de l'entente cordiale entre les deux pays, les investisseurs américains regardent vers Tripoli. A l'image du fonds d'investissement Capital Colony, qui s'est emparé en juin 2007 du contrôle de la compagnie pétrolière libyenne Tamoil, pour 4 milliards d'euros, dans le cadre de sa privatisation.
   Désormais, le gouvernement joue la carte de la libéralisation de son économie et des échanges extérieurs. L'activité bénéficie également des cours des matières premières à la hausse. Ainsi, le taux de croissance en 2006 a atteint 5,5% contre 4,5% l'année précedente. Si cette bonne santé résulte en grande partie du secteur des hydrocarbures, les autorités tentent toutefois de développer le poids des autres secteurs d'activité en augmentant notamment les dépenses publiques afin de soutenir les secteurs de la construction, des services et du tourisme notamment. Le secteur agricole constitue néanmoins le deuxième secteur d'activité, mais il ne parvient pas à répondre à la demande interne : la production nationale répond tout au plus au quart des besoins nationaux. Le pays doit encore importer pour subvenir à ses besoins alimentaires. Avec un désert qui recouvre 93% de la superficie du territoire, difficile de développer l'agriculture. Il n'empêche, avec le projet pharaonique de la grande rivière artificielle, chargé d'alimenter les zones cultivables avec les réserves d'eau fossiles gigantesques du Sahara, les autorités envisagent ainsi de développer la superficie cultivable.