2006 est une année de vaches maigres pour le Sénégal. La croissance est en baisse et l'économie s'est révélée sensible aux chocs exogènes. Dakar reste très dépendant des dons extérieurs. Afin de relancer la croissance, le FMI préconise de sécuriser l'environnement des affaires. Le gouvernement poursuit également l'assainissement des finances publiques. Quant à la dette extérieure, elle a été allégée. En dépit de ces progrès, le taux de chômage frôle les 64% et la crise énergétique s'est installée. Les observateurs s'inquiètent du mécontentement grandissant des sénégalais. Plus de 50% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Du coup, le gouvernement peine à retenir ses jeunes. l'émigration est devenue un symbole de réussite sociale. En outre, les secteurs primaire et secondaire sont en crise. L'agriculture reste vulnérable aux conditions climatiques. La production céréalière, qui représente 67% de la production agricole totale, a souffert en 2004 du mauvais temps. 70% des actifs dépendent de ce secteur. Et pourtant, pas de modernisation en vue.
Côté industrie, rien ne va plus. En 2006, l'industrie chimique s'est éffondrée. Or, le Sénégal figure parmi les grands producteurs mondiaux de phosphates. Les industries chimiques du Sénégal sont la première source d'exportation pour le pays. Les investissements issus de la diaspora sénégalaise soutiennent l'activité du bâtiment et la production de ciment, mais c'est insuffisant. L'espoir vient du secteur tertiaire. Les chantiers d'infrastructures ont été rélancés à l'appoche des élections. Une autoroute reliant Dakar à Diamniado, un aéroport international, un terminal minéralier...
Pourtant, là aussi, les perturbations provoquées par les travaux exaspèrent la population. Dakar est en surchauffe. Le gouvernement envisage de fonder une nouvelle capitale qui serait l'un des pôles économiques du continent. Le Président Abdoulaye Wade a aussi appelé à la création des Etats-Unis d'Afrique.